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Mon approche professionnelle

Introduction

Les connaissances nouvelles se créent dans trois types majeurs de situation : en confrontant les savoirs dans leurs mises en pratique ; par l’acquisition de nouveaux savoirs ; par l’échange d’idées et de pratiques.

C’est à cette approche que je m’accroche depuis mes débuts dans mon métier de graphiste/webdesigner/formateur. Être en veille des tendances contemporaines, qu’elles soient techniques ou artistiques, est un de mes moteurs essentiels qui m’a quotidiennement amené à compléter mes compétences et enrichir mon parcours.

Me placer dans une démarche de validations des acquis en vue du master multimédia en est finalement une résultante... Après quelques années de refléxion, je me suis lancé.

Maintenant que nous y sommes, de quoi parle-t-on ? Une problématique imposée ? Non, je me dois de parler de ... moi ! Délicate idée, il y a sûrement des choses plus intéressantes que ma vie professionnelle. D’ailleurs, ai-je déjà réfléchi, profondément, posément, à la globalité du travail que je réalise ? Peut-on juger, jauger un design et de quel droit ?

François Jollant-Kneebonr, dans la critque en Design - Contribution à une anthologie, positionne le design moderne de la sorte:

«Ce qui distingue fondamentalement le design de la géographie ou de la sociologie, c’est qu’il considère le monde comme un projet alors que les sciences le considèreent davantage comme un objet. La relation sujet/objet s’en trouve radicalement modifiée, car pour les disciplines du projet, le sujet est nécessairement engagé, situé, dans son objet.»

 

Les designers sont pleinement dans ce contexte permanent, ils répondent à une problématique, une époque, une culture...

Design graphique :

«Le design graphique créé et articule les signes visuels permettant l’appropriation des lieux, des objets, des services et des données livrées aux utilisateurs, consommateurs ou usagers. Il communique une identité, un sens, des fonctionnalités, des informations, mais aussi des histoires, des sentiments, un style, un positionnement ou une opinion. Dans l’écosystème commercial, on le trouve par exemple dans la signature du produit, l’interface d’utilisation, le packaging, la présentation sur le lieu de vente, la signalétique du magasin ou encore la promotion publicitaire. Le design graphique est indissociable des autres formes de design faisant appel au sens visuel.24»

Le design subit son époque, le designer en étant la première victime. A lui d’être suffisamment en veille des techniques et des esthétiques. A lui de savoir gérer les contraintes et les limites de son projet, de ses collaborateurs et des attentes du commanditaire.

Je préciserai pour chaque projet : les recherches graphiques et les techniques utilisées. En prenant de la hauteur sur le projet et son époque de création, j’apporterai mon analyse basée sur une question : “si c’était à refaire?”.

De par ma double discipline, graphiste et webdesigner, mes travaux graphiques touchent à divers designs. En raison du support de communication, print ou web, mais également selon la nature environnementale du projet.

 

Infographie et identité visuelle

Designer graphique ?

L’ONISEP entame la description du designer graphique comme suit :

Affiches, publicités, flyers, magazines, sites web, logos, emballages : le graphisme nous entoure et colore nos vies à chaque instant. Pourtant, seuls les professionnels de la communication remarquent la technicité de cette affiche d’un grand magasin, l’originalité de cette page web ou le dynamisme de ce logo d’entreprise. ?uvres du designer graphique, elles répondent à la demande d’un client. Grâce à un travail sur la forme et la couleur, le designer graphique transmet visuellement le message que ce client entend délivrer. Professionnel de l’image, il peut intervenir aux différentes étapes de la réalisation : création, exécution, impression.

Le designer graphique peut-être directeur artistique, graphiste, infographiste, voire illustrateur. Ces postes sont souvent très liés et leur frontière est mince.

Le métier d’infographe est apparu avec l’arrivée des ordinateurs dans de domaine des communications graphiques. On disait de lui qu’il était un graphiste en informatique.

Le graphiste était donc celui qui créait, souvent à l’aide de procédés traditionnels et analogiques (photographie, illustration, typographie, collage,…) le concept à réaliser. Par la suite, l’infographe réalisait le document sur l’ordinateur pour permettre la reproduction et l’impression (numérisation, mise en page, retouche photo, montage graphique, prépresse, …). On peut donc dire que dans la chaîne graphique, le graphiste était plus près de l’idéation et du concept alors que l’infographe se situait au niveau de la production du résultat final.

D’après Etienne Robial, (Entrevue de Johann Frarier, Laurent Thurnherr pour le site lenodal.com)

Quand vous prenez une typo sur le Mac et que vous la posez comme ça pour faire un synthé, il ne se passe rien. C’est extrêmement froid ! Le travail à la main apporte quelque chose d’autre. Pour chaque panneau, nous découpions les lettres et les collions une par une. Pendant longtemps, je me suis pas mal amusé avec la photocopieuse par exemple : je découpais puis agrandissais certains caractères à 101% de leur taille, d’autres à 99%... Et en les recollant, cela créait une dynamique. On crée une différence entre chaque caractère donc quelque part, ça le fait vivre…

Cet exemple de designer réputé (créateur de différentes identitiés graphique pour le groupe Canal Plus notament) travaillant sur planche et non sur écran a toujours suscité mon intéret. Néanmoins j’ai commencé à travailler avec l’ordinateur et cet usage ne m’a jamais quitté. Ainsi, mes travaux présentés ne contiendront pas de dessin «à la main».

Au fil des années, le rôle de chacun a évolué. Aujourd’hui, les deux métiers utilisent principalement les mêmes outils, composés presque exclusivement des logiciels Adobe Photoshop, Illustrator et InDesign. Aussi, de moins en moins de visuels sont destinés à l’impression, rattrappés par les supports numériques (sites, vidéo, pdf...) ce qui limite la barrière de matériel et d’équipement spécialisé.

 

Graphisme ou communication visuelle ?

La communication visuelle utilise des signes visuels afin de pouvoir échanger avec les autres. Ces signes peuvent être écrits et/ou imagés, qu’il s’agisse de gestes signés, de couleurs, de variations de couleurs, de nuances, de formes..

Elle permet de mettre en valeur un environnement de travail, un cadre familier, un objet... pendant un certain laps de temps, plus ou moins long, selon le but recherché. Cette mise en valeur permet la reconnaissance par le plus grand nombre.

Travailler son identité visuelle est d’autant plus important à notre époque où les distances et les écrans digitaux séparent les clients de l’entreprise. Auparavant, avant l’ère du tout digital, les clients se rendaient chez leurs commerçants habituels et la concurrence était alors moins rude lorsque nous cherchions uniquement la boutique la plus proche ou l’entreprise la plus reconnue.

Le web a définitivement mis fin à cette démarche qui consiste à se rendre chez le commerçant du coin pour laisser place au comparatif et à la recherche du meilleur. Il est d’autant plus vrai que la relation client a évolué pour donner davantage de pouvoir au consommateur et à l’achat émotionnel.

Il en découle un besoin d’élargir et de globaliser les éléments de communication. Le logo ne suffit plus, une charte visuelle s’impose à tous les niveaux. C’est l’identité visuelle.

 

Webdesign et ergonomie

D’après l’Onisep, le webdesigner se définit comme suit : “À la fois artiste et informaticien, le webdesigner est capable de réaliser une interface web ergonomique et un design adapté au contenu d’un site Internet donné.”

Ce compromis entre graphisme et web se base obligatoirement sur une connaissance des langages web.

Le webdesigner peut avoir deux grandes tâches :

  • La création du webdesign, qui peut se résumer à l’utilisation de logiciels de graphisme pour créer des visuels et rendre une maquette ainsi que les images découpées pour le futur site.
  • L’intégration du site web en s’appuyant sur la maquette et les images.

Dans les deux cas, la connaissance des langages est indispensable.

La réflexion web diffère de celle du print pour deux raisons: visuelle et technique.

Un graphiste est un professionnel qui conçoit des solutions de communication visuelle. Il travaille sur le sens des messages à l’aide des formes graphiques qu’il utilise sur tout type de support. Ainsi il doit maîtriser les différents aspects liés à son domaine, typographie, couleurs, mise en page et jouer sur des symboliques, il est également préférable d’avoir une veille graphique et une culture artistique importante pour son inspiration.

Un Webdesigner est une des évolutions du graphiste. En plus de maîtriser les bases du graphisme, il comprend les contraintes du web entre les différentes technologies, les supports, l’ergonomie des interfaces, l’accessibilité, etc.

De plus, il est capable de travailler sur tous types de médias, aussi bien sur le web, les mobiles, la vidéo. Là où la conception d’un support de communication imprimé est figée dans le temps, celle d’un site web est dynamique, évolutive et vouée à être modifiée.

On ne peut donc pas penser une communication web comme celle d’une communication papier. C’est là tout le sens que j’essaie de donner à mes visuels. Bon nombre de maquettes web faites par des graphistes print, sont non-praticables pour le développeur qui va coder le site, et ce à cause des évolutions numériques d’aujourd’hui. Se mettre à jour des contraintes et normes web, c’est aussi garantir le bon développement d’un support adaptable et praticable pour ses utilisateurs.

On ne communique pas sur le web pour faire du beau, on communique sur le web pour avoir une expérience utilisateur positive. Si le site est mal pensé, pas ergonomique avec une arborescence non intuitive, alors l’interface web ne sera pas un outil marketing efficace. Les dirigeants de Morgan Stanley disaient il y a 6 ans : «L’Internet sur mobile est monté plus rapidement en puissance qu’Internet sur ordinateur. Nous pensons que les utilisateurs préféreront le mobile à l’ordinateur d’ici 5 ans. » 34

En effet, en juin 2017, les consultations mobiles ont dépassé les consultations desktop (via ordinateur).

 

Le webdesigner doit tenir compte des fonctionnalités du projet, car le meilleur moyen de perdre un utilisateur est qu’un élément ne fonctionne pas comme prévu. Le web n’est tout simplement pas apte techniquement à supporter la majorité des règles typographiques imposées au print. C’est un fait et une limite technologique.

À l’ère de la mobilité, les sites qui ne sont pas pensés « responsive web design35 » deviennent un vrai calvaire à consulter sur mobile et tablette.

D’après Ethan Marcotte: Plutôt que de créer des espaces qui influent sur le comportement des personnes qui y acceèdent, le responsive designer cherche à ce que l’architecture et ses habitants s’influencent et s’informent mutuellement.36

Il en ressort que le web, de part ses us et normes, a une marge de manoeuvre limitée. En 2017, l’internaute cherche une information et non plus une expérience graphique. Il est formaté par des standards de lecture, qui prennent de plus en plus de pouvoir dans la structuration des webdesigns. Nous ne pouvons plus imposer une interface et des dimensions de sites, c’est notre site qui s’adptera au support et aux yeux des visiteurs.

Cela peut paraître grisant, pourtant la prise de conscience de contraintes ne coupe pas totalement la liberté de création, d’autres moyens esthétiques existent comme les images ou les jeux de couleur.